Virus
Il est mardi, et je suis malade. Encore une bonne excuse de mon corp pour pousser ma tete a faire la greve de la these, qui se poursuit donc encore un peu. Mes bras sont lourds, mes jambes sont molles et je me demande si je vais avoir la force de me trainer a la gym ce soir. Mon humeur est encore pire, le type d'humeur un peu febrile qui fait que chaque contrariete devient une montagne insurmontable. Bref, j'ai quand meme reussit a faire 2 PCR et du sequencage, preuve que quand meme, j'essaye de justifier ma presence ici. Hier soir je me suis droguee au Earl Grey, et j'ai finalement finit par m'endormir a 3.00 am, en concedant que oui, la theine a un effet sur moi. J'y vois la un effet de mon grand age, aussi. L'impression d'avoir 10 kilos en trop dans chaques jambes, et l'heureuse perspective d'une semaine de regime qui se presente.
La logique voudrait que je rentre chez moi me cacher au fond de mon lit avec ma daytime TV et un Lemsip, mais quelque part je trouve que rester la a regarder mon ecran avec des yeux vides me rempli un peu moins de culpabilite de pas bosser. Parce que en ce moment je culpabilise. De ne pas ecrire ma these. De ne pas plus en faire, de ne pas etre pourrie d'inspiration et de grandes envolee littero-scientifiques. Toutes les excuses sont bonnes, meme aller m'instruire au departmental seminar que d'habitude je skive tant c'est chiant. Tout mais ne pas ecrire, ne pas regarder, ne pas se rendre compte de la masse de travail qui attend. Dr A. aussi etait au seminaire. Meme qu'il s'est assis a cote de moi. Et que je me dit que je suis tres quiche de m'attacher a des details comme ca. Mais il y avait quand meme une bonne cinquantaine d'autres chaises... Samedi soir le Piou a eu l'air de confirmer que je suis une quiche de ne rien faire. Il propose le choc frontal, tendance "Do you fancy a drink after work , sometime..?". Moi je ne me vois pas vraiment demander ca. Je peux pas. Je me vois deja rougir, bredouiller, m'excuser, m'emmeler les pinceaux, et devenir plus rouge encore. Du coup il parait que je suis une quiche. J'y peux rien, j'ai jamais aime les situations propices au rejet. En attendant, la fievre emmele mon cerveau, qui se perd entre mes obsessions dietetiques, mes addictions au Dr. A. et au chocolat, et mes hallucinations. Parce que derriere tout ca, je vois trois monstres: mes trois plus gros chapitres de biochimie qui m'attendent tapis dans l'ombre, vu que je fais semblant de ne pas voir le temps que ca va me prendre pour analyser tous les resultats [et me taper la tete contre les murs quand je realiserai qu'ils sont intraitables]. Mais la, j'aimerai etre a la maison, avec une selection depaquets de biscuits, gateaux et de chocolat, et Dr. A. pour companie...
# mimile, le Mardi 9 Novembre 2004, 16:05 dans "bienvenue sur l ile maudite".
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