Satanas et moi-meme

On a tous une petite voix taquine, ou bien meme tout bonnement mauvaise, qui nous souffle de faire des choses un peu borderline. La mienne s'appelle Satanas, et refait surface de temps en temps, me fait acheter des clopes que je fume en douce a la nuit tombee, me pousse a considerer des choses que je ne devrais meme pas effleurer de l'esprit.

Generalement Satanas refait surface quand je n'ai pas ce que je veux, la derniere fois ayant ete marquee par la saga "Le piouk" ou "comment ne pas renoncer au gars qui vient de te poser".

Hier soir a table, je regardais Nic', la colloc de Em', ses kilos en trop boudines a l'anglaise dans un top trop etroit, decollete debordant, joues pleines, jaw-line absente, chaires flasques. En notant tout ca mentalement, je me deteste de le faire, vu que c'est nul, injuste et mechant, et que je suis relativement mal placee pour donner des conseils judicieux sur comment manager son gras. Le manque de definition  est tout de meme marquant, et je me retrouve a juger la pauvre fille, mentalement, de la meme maniere que Ab' le fait a voix haute dans ses jours cruels, ce qui est assez facile pour elle, etant anorexique non avouee et pesant un petite quarantaine de kilos. Alors que je leche ma cuillere de creme de marron, sous pretexte que c'est un produit de l'ardeche [tout ce qui est francais est en bonne grace, ces jours ci], je poursuis encore un peu la critique, me detestant un peu plus. J'ai toujours eu du mal avec les filles maquillees comme des voitures volees qui boivent la lagger a la bouteille quand Em' sert un bon chardonnay californien.

Apres renvoye Satanas au trou, je me dis que la bete est partie se terrer pour un bon moment.

Rien du tout, aujourd'hui, alors que je suis attentive a mes protocoles, essayant de voir si je vais utiliser de l'acetonitrile ou bien du toluene, la voix remonte et me souffle queDr. A doit etre dans le train. Si je veux me concentrer sur le boulot, il y a une personne a laquelle je ne dois pas penser, a savoir lui. toujours est il que Satanas me rapelle que Dr. A est tout seul dans son train. S'en suit un debat tendance schizo, ou je sais que je n'aurait pas le dessus, comme celle ou je n'ai jamais le dessus quand il s'agit d'aller raider la machine a chocolat.

[17h30]

Satanas: Mmmh. You could send him a text message
Emilie: No way, SMS are for geeks or teenager
S: Well, you've got nothing to lose, the worst case scenario is to come accross as a good caring friend..
E.: ... or as a desperate lunatic.
S.: still, it is an opportunity...
E.: I guess I could ... maybe
S.: text .... TEXT....TEEEEEXT
E.: ...[texting].... oooh no, can't send that, dull, stupid, silly, shameful, noooo
S.: yes, press send...
E.: eeeeeeeeeekkkkkkkk [pressing send]

E: that's it, I'm not looking at it anymore, it's all rubish anyway
S.: yeah, whatever

[18:30]
E.: Bloody hell, no reply....
[18:45]
E: still nothing. Doomed, doomed, doomed....
[19:00]
E.: I new it, he thinks I'm a psycho. As a matter of fact he might be right... I could be a psycho, with stalking tendancies...
[19:15]
S.: Any reply, yet?
E.: Nope. That's it, if he replies that means he is at least a little bit interested, I mean who wold reply to a text from someone they don't fancy, hey?
S.: like... a friend, he he.
E.: Arg. He won't reply. If he does, it will be just "yes thanks, whatever"
[19:30]
E.: He doesn't give a shit. Damn, I knew it.
[19.45]
~ Blip blip blip ~
E.: [stupeur, regarde l'ecran d'un air suspect et mauvais] I'm sure that's one of those SIM update that make you think you ve got friends. Ohhhh I know I'll be soo disppointed.
S.: Open it, it might be him, you never know...
E.: Come on it has been more than two hours...
S.: Maybe he was sleeping? thinking of what to write?
E.: Yeah, as if... Right, let see

^_^

S.: I told you he'd reply, you daft cow...
E.: ... but maybe he felt obliged...
S.: Ok I give up...

I even DO manage to get my naughty Satanas side to give up the fight.... I must be hard work, sometimes.

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