Octobre: Erasmus le retour

Avec "L'auberge espagnole", les échanges erasmus sont devenus branchouille. Tant mieux, après tout c'est une expérience sympa. Chaque année, grosse déferlante d'étudiants étrangers, souvent français et espagnol, rarement biologiste, souvent en "business & management". Le contingent étranger s'installe dans les halls de résidences, et forme des petits groupes relativement fermes, et bizarrement étroit d'esprit aussi.

Après, c'est sur il faut pas généraliser, mais c'est quand même souvent le cas. chaque année je grince des dents. Je dois devenir vieille conne et intolérante, mais a chaque fois on a droit au même lot d'idées préconçues, et je ne pense pas que cette année on puisse y échapper, entre le fameux "de toute façon, ici ça va être une année tranquille", "c'est dégueulasse la bouffe ici, je peux pas me nourrir" et "p'tain qu'est ce qu'ils sont cons ces anglais" [j'aime beaucoup d'ailleurs quand je suis dans le groupe d'anglais en question].

Bref, ma bête noire reste le français, parce qu'il est grognon, se plaint tout le temps et crache joyeusement dans la soupe, mais se complaît a se considérer "expat'", alors que maman lui envoie un colis de saucisson-camembert tous les mois, et qu'il prend easyjet toutes les 5 semaines pour aller voir sa "moitié" de l'autre cote de la manche "paske tu vois, quoi, les relations longue-distance, c'est dur a gérer...".

Bref, généralement en 9 mois la plupart de ses super nouveaux potes s'appellent sophie, cyril ou jean-michel, et il s'amuse a commencer toutes ses phrases par anyway. Après tout, on l'a tous plus ou moins fait, mais y'a plusieurs degrés a tout ça.
au bout des neuf mois, il faut repartir vers un pays qu'en on a jamais vraiment quitte, et alors c'est les larmes, les adieux, les scènes dégoulinantes des départs, des "la France c'est un pays de merde", les "ça va trop me manquer de pas être en UK" alors que pendant tous ces mois ça n'a été que dénigrements.

Bref, je suis mauvaise, méchante, critique, ok, peut être que c'est un tableau bien noir, mais les erasmus [surtout management] je peux plus les voir en peinture, surtout quand ils viennent au labo avec sur leur CV une expérience de quelques mois sur l'île, et qu'il mettent un "bilingue anglais-français" pour les langues. Et que des le premier jour j'ai droit a un "wouaou 4 ans? t'as quand même un bon accent français, hein..."

Ben oui, peut être parce que, a la base, je suis française, non...?

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