Les neurones emmeles

Je ne devrais pas etre amoureuse, parce que ca me distrait de ce qui est vraiment important. Et ce qui est vraiment important n'a pas de beaux yeux bleux, mais plutot des introns et une region promotrice foireuse.

Alors qu'il faudrait que je me concentre, que je sois efficace, je fais de la psychologie inverse alors que c'est bien connu que ca ne meme a rien, ou en tout cas a rien d'autre que generalement plus de deception.
Ma mere me disais souvent "si on te donne la main, tu prends le bras",je vois ca comme juste une de ses petites piques un peu acides, mais quelque part je reconnais que je ne peux pas m'empecher de bunnyboiler au moindre pretexte. Alors qu'il ne faudrait rien y voir, chaque chose devient interpretable, surtout sous l'influence d'Ab' qui souhaite tellement me voir casee qu'elle inventerait des preuves irrefutables pour prouver que oui, malgre tout, Dr A. est fou amoureux, mais juste ... timide/lache/angoisse/paradoxal etc...
Du coup, alors que je devait lui apporter un article a son bureau, je me retrouve le rouge aux joues, et le coeur qui s'emballe, avant meme d'avoir frappe. C'est quand je suis dans ces etats la que je me dis que je ne fais qu'empirer une situation deja compliquee, mais je m'obstine. En depit du fait que je n'y comprenne rien, a lui comme aux autres, je continue a essayer de comprendre le pourquoi de certaines choses, alors que souvent chez les garcons il n'y a pas enorme de premeditations dans leurs gestes.

Du coup, mes yeux s'accrochent a la petite tache sur le mur derriere mon PC, je me mord la levre inferieur. Mon chef qui passe par la croit que je suis en pleine reflexion sur le pourquoi du comment du nonsense mediated mRNA decay, alors que je me demande juste ce qu'il peut se passer dans sa tete.

Je trouve ca angoissant comme situation, quand meme. Il me parle, je ne vois que ses yeux, on parle de petits rien qui font que la conversation s'eternise sans mener nulle part, alors que j'ai du travil, que lui aussi. Mon moral sursaute et s'effondre, pour revenir, pui repartir, a en avoir envie de tomber dans un chaudron de kit-kat, et de m'y noyer.

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