Le monde exterieur

Encore un long week-end ou j'ai vaillament reussit a justifier mon improductivite [les courbature, le soleil, le vent, la neige, plus de raisin dans le frigo]. Du coup, a 18h45 un dimanche soir, j'essaye de mettre ensemble trois bouts de PCR pour convaincre mon quipe que je ne suis pas une totale perte de temps et d'espace.

Pour retracer les derniers evenements de ma tres joyeuse vie, tout a commence vendredi soir [normal, WE] par une descente au pub. Vu que le style vire tendance "Miss star club" biaise "Jeune et Jolie" mais sans les pages maquillages, on fera donc court, et on ira droit au but.
Au pub, honte supreme, mes collegues tentent de me caser a tout prix avec un gars qui mange a la table a cote, sous pretexte qu'il bosserait avec nous a la boite, qu'il vient du quebec, parle surement francais, et possede un sac a dos. Abi me fait jurer que si il porte un col roule a rayure [chacun ses faiblesses, hein...] il faut que je l'invite a notre table. Sous les regards courouces de mes copines, je me degonfle. Et j'ai un peu honte aussi, j'avais rien demande d'autre qu'une assiette de sausage n' mash.

Reveil en sursaut le samedi matin, yoga a 9h00. Au moment de transitionner entre le sethu bandhasana et ce qui vient ensuite, j'ai rejouis la classe avec le doux bruit de toutes mes vertebres qui craquent. La suite n'en a ete que plus douloureuse. De retour a la ferme, rouge et contorsionnee, une preuve de plus de mon grand age ma saute aux yeux: je lis plus volontier le "Good housekeeping" que le Cosmo. Et j'invente des recettes de pain bio....

Ensuite, je me fend de £382, ce qui est pas rien, quand meme, quand on vit sur un budget negatif comme le mien, pour aller chez les chinois le mois prochain. Au moment de taper mon code [et de prier tres fort pour que ma carte de debit ne se fasse pas recracher], je me rend compte que j ai toujours pas fais ma demande de visa, et que le billet est ni echangeable, ni remboursable. Mais comme j'aime vivre dangereusement, je l'achete quand meme, ce qui ouvre joyeusement le chapitre "Mimile chez les chinois". Parce que je vais voyager toute seule. Uhhh.
Bref, comme l'agence de voyage se trouve sur notre campus pour jeunes bourges d'undergrads, je me dit que c'est bete tout de meme de ne pas profiter de cette petite immersion dans le monde exterieur. Du coup je me dirige vers le supermarche du campus, ou de beaux jeunes gens remplissent leurs paniers d'alcools et de biscuits apero. Ca me change de ma campagne et du troisieme age. Je regarde les gens en coin. C'est etrange et interressant a la fois. Vu que je fais attention a ce que je mange, moi, pas comme ces petits cons d'undergrads, j'achete le monde WE et un sac de pommes, pour la modique somme de £2.99.

L'audace me pousse meme a aller boire un moccachino [et engloutir un very berry muffin... ¬_¬] au resto super posh du campus. Me voila plongee dans la quatrieme dimension. Tout le monde brunch allegrement, le cheveux effile et blondi a la javel, les dernieres fringues sur le dos, en piallant un peu trop fort. Moi je porte mon vieux pull Mango cuvee 1998, et mon dernier jean Gap qui a des trous a l'entrejambe, a en faire rougir un adepte de la CoE. Je me cache derriere mon Monde, en pensant que c'est con tout de meme qu'aujourd'hui je considere que 2 heures assise toute seule a un cafe avec un journal chiant represente une tranche de pure "quality time".
Les undergrads s'agitent et font leurs interressants, donc je me dis que meme l'ipod ne me protege plus assez. Donc je retourne a ma voiture, en me disant qu'au moins je n'ai pas a prendre le bus, moi.

Finalement, je reviens a la ferme, a point d'heure, sans avoir fait mes stats, juste un peu plus pauvres. Je me sens un peu vieille tout de meme, mais c'est pas grave. Mes courbatures se reveillent, et je sais deja que le lendemain sera une torture. Du coup, je me fais une verveine, et je me couche avec mon livre du mois. Deux minutes plus tard, je dors.

Commentaires: