La misere

Histoire d'introduire un peu plus de constructivité dans le WE, histoire de créer un équilibre avec le brouillonage de mes semaines, si samedi etait consacré a l'ebayage de mes fringues trop petites du a la blobisation, dimanche etait consacré a la peinture de la chambre bleue. Un WE bete et mechant qui a pourtant été assez riche en révélations diverses.

Si on reprend du début, a savoir vendredi soir, a l'heure ou sonne la fin du calvaire, la fin des programmes GC foireux, la fin de la misere, a ce moment precis, je bataillais toujours avec mon PTV injector a la con, que je ne sais toujours pas programmer. Du coup je suis rentrée a 8 pm, ce qui est bien, mais vraiment pas top. En remontant la grand rue, il faisait deja trop sombre et trop froid, et alors que je trainais les semelles de mes stan smith un poil trop crade sur les pavés, en marchant a moitié sur les revers de mon jeans mal tournés, trois garcons en kilts et chaussures qui claquent sur le pave remontait la rue en sens inverse, accentuant encore l'impression que vestimentairement, il y a longtemps que je n'en fout plus une.
Révélation 1: Je ressemble a rien ces jours ci. Cependant, il semble qu'un 90C en dentelle noire sous un T-shirt plein de peinture blanche a toujours l'effet escompté, sinon plus que sous un top trop ajusté. Bon a savoir.

Au boulot samedi de bonne heure, seulement pour ebayer les reliques d'une epoque ou je rentrais dans de la taille enfant. Finalement, ce n'est peut etre pas un mal de dire aurevoir a des fringues ou aujourd'hui je ne pourrais meme pas entrer une cuisse. Toujours est il que c'est triste tout de meme.
Revélation 2: Ce que je portais il y a 10 ans, je ne re-rentrerai jamais dedans. J'ai juste mis 3 ans a arreter d'y croire.

Dimanche matin, je me liquéfie sur ma chaise rembourée noire, alors que le pasteur fait un sermon que je ne suis pas. Dans la quete de l'eglise idéale, aujourd'hui on test le presbyterianisme ecossais, pour la joie de tous, et la mienne en particulier. Transition violente avec l'heresie episcopale qui se tient trois rues plus bas, ici, l'ambiance est cotoneuse, la moyenne d'age croulante et l'accent a couper au couteau. La communauté est decidement locale, donc bienveillante et acceuillante. Il n'empeche que j'ai l'impression de m'empoussierer rien qu'en restant assise.
Révélation 3: Meme si je m'ennuie a m'en decrocher la machoire, les petits vieux reussissent toujours a me faire penser que c'est surement la que je reviendrais.

Post-church time, debriefing au Costa café du coin devant un mocha degueulasse et un croissant pas frais. Comme chaque dimanche, je demonte l'eglise anglicane et sa copine la presbyterienne, pour la grande joie du Dr. A qui ne comprend toujours pas comment on peut se mettre dans des etats pareils pour des details. En fait, je ne demonte pas vraiment, je decortique et balance des arguments bidons pour servir ma cause. La conversation derive sur l'education, les bienfaits de l'ecole catholique, la debacle de l'education a l'anglaise, les parents de Dr. A, comment ils me fatiguent a avoir une opinion sur tout et surtout sur nous.
Révélation 4: Dr. A arrive a m'ecouter deblaterer pendant deux heures, sans top-up de mocha, et a l'air de comprendre ce que je lui raconte. Du coup, je lui demande si je peux avoir un bébé l'année prochaine. Ca a le merite de le faire rire jaune.

Dimanche soir: peinture. La chambre bleue est vraiment moche, en depit de l'opinion de certains visiteurs recent qui ont eu l'air d'apprecier les choix de couleur du proprietaire precedant. Apres 2 heures a essayer de faire un truc plus ou moins uniforme, couvrant autant que possible la mochetee du mur, je file a la cuisine pour voir si je peux encore faire un Marengo en moins d'une heure.
Révélation 5: On mange vraiment comme des gorets, c'est la fete de la gastronomie chez nous.

Lundi matin: retour au boulot, angoisse, GC qui marche pas, protocol bancal et manque d'inspiration.
Révélation 6: La route est longue.

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