J'ai comme envie qu'ca soit terrible....

Envie de derapage. Et peut etre d'un peu plus de spontaneite. Vendredi soir, assise au pub, sur une banquette chauffante, la chaleur remonte et me seche les yeux. Mes lentilles collent, et la lumiere tamisee n'aide pas. Pour une fois c'est Abi qui a conduit pour nous sortir de notre campagne, ce qui veut dire que c'est moi qui aligne les G&Ts.
Toujours le meme scenario. Les autres vont en boite, enfin, vont a la boite du coin, un repere a mecs lourds et sournois qui pincent les fesses des filles et qui apres n'assument pas. Abi veut pas y aller, les autres copines non plus "parce que c'est tard". A vrai dire c'est 23h15. Une fois tout le monde parti, elle commence a soupirer, souffler, grogner, que oui, peut etre, finalement... elle aurait bien aime y aller, quand meme, en boite. Oh et puis non, elle veut plus. Mais c'est bete quand meme... bref 40 minutes de pinaillement pour decider que non, decidement, non, c'est trop tard...

Pendant ce temps je continue d'accumuler les heures, je planifie ma semaine en cumulant les PCR, les ligations, les TLC les methylations plus les extractions de cosmids et southerns... Ma semaine est minutee, chaque protocol est en paralelle d'un autre, et les temps d'attente sont programmes pour tomber pile pendant mon heure de circuit training ou mon cour de yoga.

Pas de place au hasard ou a l'imagination.

Ma famille et mes amis "vivent" ma these par procuration et se permettent de plus en plus de commentaires sur ma redaction, voir meme des conseils. Ce qui commence a me gonfler royalement, surtout quand ils s'accreditent des decision soit-disant cruciale ou des conseils pseud-judicieux ["tu te souviens de quand je t'ai dis de commencer a rediger tes methodes en commencant par la chimie?"]. D'autres s'etranglent dans leur Earl Grey en me lancant des "Quoi? tu es encore au labo et tu n'as pas d'additional fundings??!!" alors que ca fait deux and qu'ils ecrivent et paralysent les PC de la bibliotheque.

Moi je serais bien allee en boite hier soir.

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