Ironie

C'est inhumain de passer une journee entiere a glaner des pages a lire, des bricoles a faire pour echapper a l'evidence: la these n'avance pas, et c'est uniquement ma faute... je sais que je vais pleurer sous peu. Ca doit etre un reflexe inconscient, qui me souffle au creux de l'oreille de ne pas ecrire, de procrastiner un peu plus, pour que la journee s'allonge, que les minutes trainent et que le temps file moins vite. Une journee entiere a eplucher mes bookmarks, a rafraichir trop souvent, en esperant un update qui reculera le moment ou je devrais me dire "well, all done now, got to write..."

Du coup, quand je m'y met, c'est presque l'heure de partir. Un mail de Dr. A, dans son style anglais et poli qui me fait sourire un peu. Je jette mes fesses et mon gras dans la polo, pour aller faire reculer mon statut Jabbaesque a la gym. 3 semaines a faire du lard, c'est le deuxieme effet "write-up". Du coup, je suis presque contente de retrouver un semblant d'activitee physique, tellement qu'au bout de 20 minutes je transpire les 3 litres d'eau bus au cours de la journee. Contente de revoir les autres, qui semblent content de me voir aussi. Tout le monde est la, meme Cutie, fort joli garcon sur qui Ab' et moi avons bloque depuis le tout premier jour. Il se trouve que Cutie travaille pour une des branches de l'institut des tenebres, et connait pas mal de mes collegues. Juste que la nos echanges se limitaient a bonjour, aurevoir. Il y a quelques mois on avait discute sur le parking, au fil de la discussion il avait avance le fait qu'il connaissait mon nom, et mon departement. Soit. Pas des masses de francaises dans le coin, donc pourquoi pas...

Par la suite, il etait apparu a une de nos soirees Bio, un peu different, tres sympa, a payer des verres et rigoler avec tout le monde. Soit. Sur le depart, ma copine avinée qui fetait sa soutenance [garce] seulement 6 mois over-deadline me bavait a l'oreille que "life can't get any better, I've got my Ph.D and I've just started to see this great guy. You know him, C, you met him at your gym, I think. Things are going very well with him.." Soit. Petit pincement amer, rien de plus.

Hier, a la sortie de la gym, alors que je titube jusqu'a ma polo, cheveux trempes, cerveau saturé d'endorphine, Cutie ouvre le bal.

C: So how's Aimely today?
E : Fine, cheers. Yourself?
C: Good, good..
E: And what about the race ?
C : well .... [discussion on some trivial sporty facts...]
E: And how's Kay?
C: Well,..., I think she's ok
E: O_o
C: Yeah, hm, we're not together anymore ...
E: Ohh, sorry, ..., I'm sorry I brought that up...
C: No, no that's cool, it was ... it was my decision... so, yes.
E: Oh right...
C: ... hem..
E: well, must go...
C: yes, ... yes. Will I see you next week, then?
E: Euh, well,... I guess so, yes...

Damn! It's always the same. Cute guys always end up speaking to me when I just can't do anything about it.

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