Clumsy

Les semaines grasses, c'est pas celles ou les rentrees financieres sont exellentes [ces semaines la, mon banquier s'en souviens a peine], c'est les semaines ou tout merde, ou je prend trois kilos sur de la salade et ou je casse toute ma verrerie.

Le manque de sommeil agit sur le moral, ca c'est sur, mais aussi sur ce que je fais de mes bras. Impression d'etre lestee de plomb. Obstination a arriver au labo a 7h00 du mat, pour avoir le plaisir du silence. Des 8h45, la thesarde italienne arrive, et commence a piailler. Je m'en mangerai l'interieur des joues.

Je flingue toutes mes mastermix, me plante dans les dilutions, les programmes. De retour a la ferme, apres 10 heures de tambouille de labo, je remet ca avec un peu de patisserie pour engraisser les dindes de mon ex-groupe. Ca doit etre mon team spirit legendaire.

A peine le temps de creamer le beurre et le sucre que mes proprietaires reviennent de leur journee, leurs 7 chiens dans mes jambes, a japper et manger de l'espace. Conversation polie. Essayer de ne pas etre trop cassante quand je repond, meme si je sens mes nerfs faiblir. Mes blancs en neige se cassent la gueule, et Richard trempe son doigt dans ma creme de chocolat au gingembre. Je suffoque.

Liz commence a disserter sur le nombre d'oeufs a incorporer dans les tea bread. Je fomente une strategie pour m'echapper de la cuisine. Je n'ai toujours pas manger, il est 21h00. La journee a ete sage, pas de voyages a la machine a chocolat. Alors que je me prepare a avaler une petite soupe, une part de terrine de legume et au lit, Liz flingue mes dernieres bonnes resolutions en me demandant si je suis allee au boulot ce WE, parce qu'elle a l'impression que je me la coule plus douce depuis la fin du contrat, jeudi dernier. Effectivement je me suis trainer au boulot a 12h00 samedi et dimanche, au lieu de 10. Je suis tentee de lui demander combien de Notre Pere je devrais reciter pour me faire pardonner l'offense, mais je me dis que non, pas la. En meme temps, la CoE et moi on a deja pas mal de contentieux, pas la peine d'en rajouter. Du coup, je me tourne vers la demi plaque de choc a cuire, et je la mange. Carreau apres carreau, tout a fait consciente que je suis nulle de faire ca, et que je n'ai aucune volonte. Une fois la patisserie mise a refroidir loin des chiens, qui hurlent a la mort dans le cellier, je vais me coucher. Envie de leur mettre un grand coup de pied a chacun.

Ce matin, en sortant de la douche, je titube dans le couloir encore a moitie endormie. Pas possible de me reveiller avant la 9eme "chanson" de Marylin, qui vomit du bruit et reveille toute la baraque, alors que moi je continue de faire des reves etranges. Je titube, trebuche sur un tas de culottes, jette un oeil au portable, un appel en absence, ce qui en soit est assez inquietant, vu que personne ne m'appelle sauf deces ou mariage, ou presque. Un numero francais. Je reconnais avec horreur le numero de ma grand mere, qui ma oublie courant 2003. Plutot que de l'entendre couiner qu'elle veut mourir et que je ne viens jamais la voir, je decide d'ignorer ce que j'ai vu. C'est le pouvoir de  la force d'abstraction.

Une journee comme les autres devant moi, une semaine comme les autres. Encore a essayer de bidouiller mes fusions PCR, et a manger des salades. Demain c'est pancake day, gros dilemne, vu que d'un cote j ai achete du ble noir, mais que de l'autre, baffrer en semaine c'est mal. Demain c'est aussi retour des TP de premiere annee, les pires, ceux que je redoute le plus tellement ils sont cons. Finalement les crepes seront peut etre therapeutiques...