C'est revenu

Avec le jet lag qui ne disparait pas, mes paupieres se font lourdes des le debut d'apres-midi, et me coucher apres 22h00 devient un exploit. Le noeud au creux de la gorge est revenu, comme si il n'etait jamais vraiment partit, et je recommence mes journee en pleurant sous mon seche-cheveux. Parce que ca couvre le bruit des sanglots mal etouffes et que c'est le seul moment que j'ai a moi meme.

Je me demande si je ne suis pas plus mal dans ma peau que quand j'avais 15 ans. Quoi que non. Quand meme. Le fait est que je me rend compte que je n'aurait jamais du arreter de fumer il y a un peu plus d'un an, vu qu'aujourd'hui je me retrouve sans bequille pour mon equilibre mental un peu boiteux, et que chaque contrariete trouve son reconfort dans un paquet de cookies. Depuis que j'ai arrete la clope, donc, j'ai pris 10 bons kilos [d'ailleurs, la parution de Heat cette semaine devrait me laisser savoir si les hommes preferent les filles skinny ou curvy, hmpf...], kilos qui me deprime, ce qui ne fait que redonner un coup de manivelle au cycle infernal. Le hasard veut aussi que ma chambre soit remplie de miroir, sur l'armoire, la coiffeuse, les murs. Je passe mes matins a eviter mon reflet et a me prendre les pieds dans les fils de seche cheveux.

La parade a tout ca, c'est que je n'ai plus un centime, que je n'ai toujours pas paye mon loyer, et qu'apres mon dernier passage au supermarche, ou je n'ai achete que le minimum, il me reste £4.5 sur mon compte. Ce qui est fort pratique pour refrener les aller-retour a la vending machine, mais aussi pour renforcer la deprimette. Du coup je pleure sous mon seche cheveux.

Avant [parce qu'il y a eu un avant, ou Mimile riait souvent, fumait a la chaine, se nourrissait exclusivement de sucre et pesait une cinquantaine de kilos a tout casser] je me moquait pas mal de ce que je mangeait. J'avais une predilection pour le riz pilaf facon "sans rien d'autre", ou le riz a la tomate les jours de fete. Et puis il y a eu l'epoque Piouk, ou je me suis mise a cuisiner un peu mieux [parce qu'a deux, c'est toujours mieux]. Et puis il y a maintenant, ou je suis pourrie par le systeme anglais, jusqu'a la moelle. Je voudrais penser Gillian Mc Keith, mais l'achat des BIBA et companies me souffle que deux semaines de low carb ca ferait pas de mal... Meme Gillian est un peu controverse, et la bouffe devient une sale obsession qui prend trop de temps et trop d'argent, surtout quand finalement c'est si facile de fumer.

Et puis apres la bouffe, il y a le boulot, que je n'ai pas, ou pas encore si on regarde les choses optimistiquement. La these qui avance pas, voir qui recule, le manque de motivation, l'envie d'ailleurs....

Bref, c'est dommage, mais mes 10 jours d'ailleurs on vu leur effet positif se faire balayer par le manque de sommeil, et la pression de la deadline maudite. Parce que la  ne s'arrete jamais, que j'en ai marre de devoir courir, que je me sens toute vieille, toute fatiguee, toute grasse et toute terne. Que la melancolie de mes annees a Lyon arrive maintenant, avec presque 4 voir 5 ans de retard. Que j'ai l'impression de m'etre foutue dans un gros bourbier.

Ce soir je vais au cinema avec Dr A., j'ai presque envie de l'appeler pour decommander. Parce que je ressemble a rien ces jours ci, et que ma companie doit etre assez peu agreable.

Et la tout de suite, en y reflechissant bien, j'ai besoin d' une tablette de Lindt, ou d'une dizaine de clopes. Mais je ne peux avoir aucun des deux...

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