Bored

Je m'ennuie. A peine arrivee a 11h00 au boulot, apres une bonne nuit de sommeil, suite a deux mauvais film sur Channel 4. Le mail et son contenu a ete envoye a Vieux Sage. Du coup, il ne me reste rien a faire, si ce n'est regarder les manuscript suivant...

Mais vu que l'urgence n'est pas la pour m'appuyer sur les epaules, je fais semblant de ne pas savoir qu'ils sont la, a moitié formatés. Une des histoire a besoin d'etre completée, deux ou trois Northern, histoire d'y rajouter des images. La perspective de retourner au labo extraire de l'ARN me laisse un peu affaiblie sur ma chaise, parce que l'idee d'aller me faire saigner les poumons au phenol me dit moyen. Qui dit northern dit blotting, et hybridisation. Pas le courage, juste envie de proposer a LaLarve de gagner sa place dans l'authorship en foutant quelquechose pour une fois, vu que son implication dans le projet est quasi nulle. Nulle en fait, le gars a jamais vraiment pris part au design experimental ou a l interpretation. Juste content de voir son nom sur a liste, en fournissant un input zero. Les regles de l'autorship me gonflent. Faire 100% du boulot, et partager ce qui en ressort avec des gens qui ne se sentent pas concernes. Damn.

Toujours est il que je m'ennuie, que je n'ai plus rien a faire, que ma protothese me manque. En fait, j'ai plein de trucs a faire, comme des cartons par example, parce Dr. A va franchement pas etre impressionné quand il debarquera dans 2 semaines, apres 7 heures de trajet de nuit, pour voir que tout reste a etre emballe. Je passe un peu de temps sur Ikea online, histoire de comparer les rideaux de douche, je lui parle de tout ca au telephone. 5 ans ici me font apprecier les £450 que je vais payer pour avoir un appart a moi toute seule. La plupart des gens ne concoivent pas ne pas avoir a faire du house-sharing. Moi je vomis le house-sharing. Economique, sur, mais un vrai nid a emmerde. Parce que c'est assez rare de tomber sur les collocs du bonheur. Ca arrive,des fois, comme mes 6 mois dans la maisonnette de l'institut, avec des personnes qui sont devenus une famille d'emprunt en un rien de temps. La maison du bonheur, tout le monde qui mange ensemble, courses communes, cuisine commune, ambiance Auberge Espagnole surfaite, qui me donne doucement envie de vomir tellement elle est irrelle. Mais contre 6 mois de bonheur, il a le triple d'angoisse. La colloc avec les undergrads, celle avec le groc, et ses tendances violentes [battage de copine compris], celle avec les fourmis volantes dans un quartier poucrave, celle avec Le Piouk [on se souvient comment ca a finit], La maison du bonheur [donc], la ferme avec ses occupants successif, du bien [Em'], comme du moins bien [Carole, qui mange mes reserves et vide mon shamp, Harvey, qui squatte ma voiture et qui ne se lave pas].

Toujours est il qu'a Gl00m Ville, je ne partage pas. Ce que je pensais etre une evidence a 18 ans, c.a.d avoir son propre appart, devient un luxe aujourd'hui. La perspective de ne pas avoir a etre polie des le matin avec un autre etre humain m'enchante, l'idee de n'avoir que mes poills a moi au fond de la baignoire, et pas ceux de 4 autres personnes a hygiene douteuse m'enchante. La promesse d'une cuisine entierement a moi est just irreelle.

Dr. A est toujours dans la nebuleuse collocataire, en attendant d'investir ses petits sous dans du cailloux grisatre gl00mvillois bien lui. Je crois qu'il est un peu jaloux de mon appart a moi. Je pense l'y voir souvent, en y pensant. Pourtant, je me dis que les choses se doivent de tourner au vinaigre, que les voisins seront surement tordus, ou que le quartier craindra un minimum, bref n'importe quoi, parce qu'il n'y a pas de locations heureuse. Mais peut etre que si, tout de meme. Bref, Dr. A, au bout du fil, me propose de m'emmener chez Ikea [phrase magique] et de me construire des meubles, en bon retro qu'il est. Bless.

Tout ca pour dire que je passe mes journees a revasser sur quels coussins acheter, quelles couleurs, quelle table, et quelle nappe, aussi. Parce que j'ai pas grand chose d'autre a faire. Le blob me chuchotte que je pourrais aller manger un truc au chocolat a la vending machine, le salopiot, mais je combat cette idee avec force. Aujourd'hui je mange des pommes. A chaque jour son challenge, hein.

Commentaires: