Bilan 2003

Mes lentilles me collent aux yeux et pas le moyen de m y mettre alors que je me promettais d attaquer ma liste de bonne heure. Pas fait grand chose en fin de compte, ma voiture est toujours en rade, et ca a tue le peu de motivation que j avais. Comme d habitude c est hier a point d heure que mon cerveau s est mis a tourner, a analyser, comme il l'a fait pendant ces vacances.

Pleins de grandes idees, de reflexions, d envie de les ecrire, et ce matin plus rien, ou pas grand chose. En retournant a lyon samedi soir j ai eu comme un grand choc, le fait de voir comment mes amis la-bas ont evolues, comment je serais peut etre moi aussi si un jour je n avais pas decide de monter l avion. Ce n est pas que je m en plaigne, mais moi aussi j'aimerai assez un pti appart du cote de gerlan, histoire de me retrouver sur l avenue Jean Jaures avec toutes mes copines, pour un prix a peine plus gros que ce que je paye pour avoir une chambre au milieu de nulle part...

LE fait que meme au bout de toutes ces annees, c est dur de repartir, meme si souvent je traine la patte pour rentrer. Le fait que je soit un peu deux personnes differentes entre les deux pays. En rentrant hier, je me demandais si mon anglais allait retrouver toute sa spontaneite tout de suite. En fait, des que j ai mis le pied dans le taxi, que le chauffeur m a crie "where ar'ya goin'to, lov'?" j ai retrouve le timbre que ma voix ne prend que ici pour lui crier a mon tour ou il devait  m emmener. Ca fait tout drole. Une voie differente, un humour different.

Si un jour je rentre, ce qui ne me parrait pas vraiment evident [partir ailleurs oui], je sais que ca ne sera pas evident, qu'une grosse part de ce que je suis aujourd'hui [la part un peu adulte] elle est anglaise. Ma mere me couine souvent que l angleterre me gache le gout, que je ferais mieux d aller prendre le post-doc en espagne. Je ne pense pas qu'elle sache comment je me sens de plus en plus chez moi ici, ou du moins dans la culture locale....

Je me demande donc un peu ce que je vais faire de moi, en sachant qu il y aura d autres surprises au tournant, qui me pousseront peut etre a prendre des decisions que je ne considere meme pas aujourd'hui. Quand je suis partie, ma famille etait sur le quai de gare, je deteste quand c est comme ca. L habitude devrait effacer la "penibilite" du moment, mais non. Il y a toujours cette urgence, cette euphorie dans l air qui me serre le coeur, cet instant ou je me dit que ce n est pas juste de leur et de m' infliger ca. Mais la these fini bientot, apres plus rien ne devrait me retenir ici, et j ai peur que ca soit la que la vraie injustice commence, si je decide de rester malgre tout.
Quand je suis partie, que j ai embrasse mes parents, ma mere, au lieu de me donner de l habituel "prend soin de toi, soit sage et ne fume pas trop", m a souffle "soit heureuse". c est le type de phrase qui me destabilise, de savoir qu'elle puisse douter que je le soit vraiment. Je ne sait meme pas si je le suis vraiment, mais je sais que je l ai ete.

On arrive donc au moment de dresser un bilan pour 2003:

cote travail, pas de grandes avancee, a part sur la fin, du travail de fourmi qui devrait payer sous peu, enfin j espere. Pas mal de petits problemes techniques lies aux contaminations radioactives, aux inondations de labo, a la sonication de doigt, aux brulures au phenol, et autres saletes. Premier talk qui s est bien passe aussi. Pas trop mal en conclusion.

Cote famille, le gros vide, pleins de culpabilite, parceque on ne rattrape pas en 5 semaines ce qu on loupe en 1 an. Gros efforts pour se couler dans le moule, s adapter, moderer un temperament qui ne s adapte que tres rarement. Impression de tout manquer et de ne jamais etre la au bon moment.

Cote social, annee tres riche, plein de nouveaux copains qui vivent aux 4 coins du monde, gros potentiel pour des vacances futures. Donc pleins de gens bien qui entrent et qui sortent. Apres, plus dur de garder contact, tout en essayant de rester au fait de ce qui se passe dans le noyau dur des copains de lyon. Donc des copains, dont quelques amis, et des rencontres moins ordinaires, surtout une. Plein de sorties aussi, l impression de regagner un semblant de bie etudiante.

Cote materiel/financier, pas top, la fac ca paye pas des masses, ma bourse non plus. La voiture est caaaassssseee et j ai demenage deja deux fois cette annee. fringales repetees de chaussures qui vont se reveler etre un proleme lors du prochain demenagement.

Cote coeur, pas la folie, loin de la. Deux ruptures, une blessante et une un peu toxique. Il faut revoir les priorites, faire des croix sur certaines chses, reapprivoiser un peu le quotidien, t voir ce qu on en fait. Petits moments de solitude, gros moments de reflexions. Je me suis rendu compte qu il y a les choses auquelles je crois, et celles auquelles je ne crois pas. En evolution.

Cote moi, ca va, sauf que maintenant j attrape du gras a des endroits pas gracieux quand je mange du chocolat, c est assez nouveau, ca ne se passait pas comme ca avant. Remise au sport, donc.

2003 a ete une annee un peu dure, voir beaucoup, avec des mois tout en contraste, des affreux et des merveilleux.
Donc pour 2004, je me souhaite:

*Le double de mois merveilleux.
**Un peu plus de calme et de serenite.
***Rencontrer des gens biens
****Me concentrer sur ce qui est vraiment important
*****finir la these avant 2005.

Pour les resolutions, ca sera:

*Arreter de fumer, pour mes poumons, mes arteres, ma gorge, ma peau [et un peu ma mere, et lui].
**Ne plus dire autant de gros mots [dans les deux langues]
***Faire plein de sport
****Faire plus de voyages.
*****Moins acheter de chaussures.
******Etre plus organisee.

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