Igor le russe, ma salade, et moi.

En partant hier soir, j'apercois Igor le russe au bout du couloir. Il est 21h20, et il court d'un lab a l'autre sous une pile de gels. En revenant ce matin, je revois Igor le russe courir avec ses gels, ce qui me fait douter du fait que je je sois rentree chez moi hier. Peut etre que je me suis juste endormie quelques minutes. Et qu'on est toujours hier soir.
En meme temps non, parce que en arrivant, ma premiere pensee en francais [c'est le deuxieme reveil, le passage en mode francais] a ete "p'tain keske t'es conne ma fille" quand j'ai essaye de coincer mon tupperware a salade du midi entre deux piles de boites de petri, dans l'incubateur a Pseudomonas. [42 degres, l'incubateur, flinguee, la salade]

N'empeche, le Igor, je sais pas trop comment il fait, en sachant que sur des heures d'ouvertures de 7h15 a 22h00, j'arrive a 7h30, repars a 21h30, et que dans tous les cas, il est la, avant comme apres.

Pour en revenir a ma salade, et a mon debut de journee deja niaque, il est vendredi et je me deteste. Je pars dimanche matin de bonne heure, mon talk n'est toujours pas pret, et je suis sensee rendre deux chapitres aujourd'hui [hmpf, hier, mais bon...], et il faudrait une intervention divine pour que j'arrive a ecrire quoi que ce soit de raisonable en si peu de temps. Par la dessus, il faut ajouter une apres-midi torture ou je vais me faire planter des aiguilles tordues et rouillees dans les bras, une soiree bouffe avec les copains [et forcement Dr A.], yoga demain matin [chai pas si j'y'ai dit, mais la semaine derriere j'ai reussi a coincer mes deux pieds derriere ma tete et rester en equilibre sur mes mains. N'importe quoi, pourvu que ca fasse mal et que ca m'ote la these et les deadlines de l'esprit] et cinema samedi soir. Parce que samedi soir on va voir les Choristes, dans notre Art Center pour vieux snobs-qui-vont-voir-des-films-francais-pour-faire-bien. J'en suis deja toute emue, l'occasion d'entendre de jolies histoires en francais se faisant assez rare. [C'est con de pleurer quand on entend sa langue maternelle, hein, ca fait un peu pitie, mais bon...]. Bref, Ab', le Chilien et Dr A. Tres double date, un peu angoissant.

Et j'ai pas fait mes valises.
Et j'ai pas fini mon protocol [parce que j'ai pas raconter comment mon Gateway a super bien marche, mais on dirait que mes experiences marchent en fin, il faudrait peut etre y songer, en 4eme annee...].
Ni mes subcultures pour le vrai boulot-qui-paie-le-loyer.

Et dimanche je serai dans l'avion, a ruminer comment j ai bacler mes subcultures, plasmids extractions, abstracts submissions, talk... Comment j'aurais surement oublie ma brosse a dent, mon phrasebook, mes lunettes. Et a bunnyboiler sur le fait que sur deux soiree passee en companie de Dr A., je n'aurais rien reussit a en tirer. Mais bon, je me disais aussi hier soir, il ferait 50 kilos de plus, il habiterait a l'autre bout du monde, il me demanderait de rester a la maison, dans ma cuisine a elever des gosses [oooohhhhh oui, crie la menagere qui sommeil en moi!] moi je dirais oui. Ce qui me fait penser que je suis bete quand je suis amoureuse. Ah la la, la vilaine romantique... En attendant, je vais encore etre betement mecontente dimanche de mon manque de succes.

Et rien de tel qu'une bonne conference a l'autre bout du monde, avec de vieux chercheurs libidineux, pour se regonfler l'ego, hein.

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